- ÉPURGE
- ÉPURGEÉPURGEDe l’ancien français «espurgier», nettoyer, purifier (d’où aussi «expurger»), l’épurge (Euphorbia lathyris L.; euphorbiacées) était l’un des purgatifs les plus communs de la pharmacopée ancienne. On employait ses racines, ses feuilles et surtout ses graines. Ces dernières, d’un goût d’abord agréable, puis âcre, renferment 40 à 50 p. 100 de composants résineux purgatifs, contenant aussi une substance toxique qui la rapproche de l’huile brute de ricin. Dangereuse comme toutes les euphorbes, provoquant à dose un peu élevée (6-12 graines) des irritations pharyngées, gastro-intestinales et urinaires, à forte dose des lésions et de graves accidents nerveux, l’épurge fut cependant très usitée de l’Antiquité à la fin du XVIIIe siècle, où sa racine figurait encore dans des drogues charlatanesques (et redoutables) comme l’«extrait catholique et cholagogue de Rolsinsius» et l’«hydragogue merveilleux de Du Renou». Délaissée, avec raison, de nos jours, l’épurge reste cultivée çà et là dans les jardins comme plante «anti-taupes» (elle passe pour les chasser). Sa poudre est insecticide et anticryptogamique. Son suc laiteux a servi à endormir le poisson. En Allemagne, l’huile des graines était utilisée pour l’éclairage.• espurge XIIIe; de l'anc. v. espurgier → expurger♦ Variété d'euphorbe dont les semences donnent une huile purgative.⇒ÉPURGE, subst. fém.BOT. Plante de la famille des Euphorbes dont les graines donnent une huile très purgative et dont le suc était utilisé par les mendiants pour provoquer des plaies artificielles afin d'exciter la pitié. Et les gueux mal blessés par l'épurge dansaient (APOLL., Alcools, 1913, p. 129).♦ Grande épurge. Le ricin commun se nomme aussi grande épurge (Ac. 1932).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Mil. XIIIe s. espurge bot. (Glossaire de Glasgow, 157b ds T.-L.). Déverbal de l'a. fr. espurgier « nettoyer, purifier » (1re moitié du XIIe s. ds T.-L.), du lat. class. expurgare « purger, nettoyer », v. expurger. Fréq. abs. littér. :1.
épurge [epyʀʒ] n. f.ÉTYM. XIIIe, espurge; déverbal de l'anc. v. espurgier. → Expurger.❖♦ Variété d'euphorbe dont les semences donnent une huile purgative. — Grande épurge : le ricin commun.0 Un ange a exterminé pendant que je dormaisLes agneaux les pasteurs des tristes bergeriesDe faux centurions emportaient le vinaigreEt les gueux mal blessés par l'épurge dansaientApollinaire, Alcools, p. 139.
Encyclopédie Universelle. 2012.